samedi 20 décembre 2008

Nicole | Les petits santons...






Je n'ai  jamais vraiment cru au Père Noël.
Je faisais semblant
Tout d'abord pour mon petit frère et puis par prudence, 
au cas ou je me sois trompée pour ne pas le froisser.

L'attente merveilleuse commençait le 1er décembre. 
Nous suivions la tradition en Provence 
A la fête de Sainte Barbe nous commencions à  semer du blé et  des lentilles dans des petites coupelles
 sur du coton humide . 

Il ne fallait surtout pas oublier d'arroser
nos  petites plantations tous les jours dès le  retour de l'école,
Car  le soir de Noel les blés  devaient être posés près de la crèche 
Bien haut et bien verts 
en signe de prospérité pour l'année suivante .

Durant cette période de l'Avent avec grand papa et  grand maman 
j'allais admirer les belles crèches des Eglises
Mais avec Maman j'allais à la foire aux santons 
Et c'était merveilleux.

A cette époque le tramway traversait le chemin du Rouet 
et nous emportait   vers une Canebière  toute illuminée .
Toutes les rues scintillaient  d'étoiles 
La magie de Noel commençait  déjà .

Maman me donnait toujours la main 
lorsque nous descendions en ville.
Elle trouvait qu'il y avait beaucoup trop  de voitures 
De l'autre côté de la Canebière qui me semblait longue ,
longue à  n'en  plus  finir,
J'apercevais déjà au loin  tous les stands des santonniers 
alignés sur le trottoir des Allées Léon Gambetta 
près  de  l’église des Réformés.

Ce que je percevais déjà hier, 
Je le ressens encore aujourd'hui comme si toute cette magie, 
toutes ces lumières d'enfance ne s'étaient jamais éteintes. 

Arrivés devant les stands collés les uns aux autres 
J'étais alors émerveillée par toutes ces figurines d'argile,
le rémouleur  me faisait  un clin d’œil , 
le meunier m'adressait   un sourire,
la poissonnière me tendait son panier rempli de  poissons argentés,
 le Ravi m'ouvrait les bras,
Sans oublier  Monsieur le Curé  qui me  recommandait   d' être bien sage...
Tout ce petit monde se côtoyait  souriants et silencieux  sur des étals de carton pâte 
Et puis j'étais tellement fière d'avoir un santonnier dans ma famille.

Vers la mi décembre, c'est à la maison que commençait l'effervescence.
Nous faisions mon frère et moi la lettre au Père Noël.
Oh il n'y avait pas grand chose !
Juste ce dont nous avions rêvés durant toute l'année.
Nous nous appliquions surtout  à ne pas faire  trop de fautes
pour faire voir  au père Noel que nous avions bien travaillés à l'école 
Une fois nos lettres rédigées nous les confions à Maman
persuadés qu'elle les glisserait dans la boite aux lettres de la poste
afin  qu'elles soient reçues  en temps voulu
 dans les   sphères  célestes

Une semaine avant le 25 décembre, 
Papa ouvrait la boite aux santons
Ils  dormaient tous bien sagement  enveloppés chacun dans du papier de soie.
J'adorais cet instant  qui annonçait déjà la magie de la fête.
J'allais enfin pouvoir aider mon papa à faire la crèche ...

Le rituel était toujours le même.
Comme toutes les autres années, je déposerai délicatement 
les petits personnages  d'argile,
sur le papier rocher que j'aurais froissé pour  faire des collines. 

Au milieu de ce paysage imaginé ,sous le petit pont en  liège 
je ferai la rivière avec le papier argenté de la dernière tablette de chocolat,
que Maman aura gardé précieusement  pour cette occasion .
Quelques flocons de coton pour la neige feront  bien l'affaire
et un peu de mousse pour montrer le chemin aux bergers égarés.

Mais lorsque tout sera terminé  j'accrocherai  au dessus de l'étable, 
la scintillante  étoile  du Berger pour guider 
les trois grand rois encore cachés derrière les collines de papier.

 Le soir de Noel
Alors que les  douze coups de minuit sonneront à l'horloge du salon 
et que  le monde entier sera rempli  de doux chants
je déposerai délicatement sur un peu de paille séchée, 
sous l'humble regard de ses Parents 
aux pieds de l'âne et le bœuf, 
l'enfant Jésus.

Ensuite la magie de Noel fera le reste 
Les petits santons de la crèche prendront soudain vie 
pendant que nous chanterions ensemble 
"Il est né le divin enfant 
Sonnez Hautbois , résonnez musettes ..."





"Dans une boite en carton, sommeillent les petits santons.
Le berger... le rémouleur... et l'enfant Jésus rédempteur.
Le Ravi qui le suit est toujours ravi !
les moutons en coton sont placés au fond ....


Un soir alors, parait l'étoile d'or !
et tous les petits santons quittent la boite en carton.
Naïvement
Dévotement
Ils vont par deux
porter leurs voeux
Et leur chant est touchant...

Dans l'étable de bois blanc
Il est là le divin Enfant
entre le boeuf au poil roux
Et le petit âne à l'oeil doux...
Noël, joyeux Noël
Noël joyeux de la Provence "

Un deux trois
dans sa hotte en bois
Quatre cinq six
toute pleine de surprises
Sept huit neuf
de jouets tout neufs
Dix onze douze
de la joie pour tous

"De bon matin j'ai rencontré le train
De trois grands Rois qui allaient en voyage
De bon matin j'ai rencontré le train
de trois grands rois dessus le grand chemin..."
-----------------
Une légende Russe raconte
qu'il existe un quatrième Roi Mage, qui conduit sur la steppe un traîneau tiré par des rennes et rempli de cadeaux pour les enfants.
Depuis 2000 ans il a renoncé à trouver l'enfant Jésus ...
Alors il comble de cadeaux les enfants qu'il rencontre en cours de route.
Et si c'était lui le Père Noël....

Nicole. 







vendredi 19 décembre 2008

Anne | Noël...

hhhhhhhhhhhh
yyyyyyyyyyyyy
hhhhhhhhhhhhhhhhhhh

De mes Noëls à l'école de Bouzonville, je n'ai qu'un souvenir.
 t
Mon frère Jean Paul,
choisi pour être le Saint Joseph de la crèche,
n'avait cessé de pleurer
parce qu'il avait trop chaud sous la couverture
qui lui tenait lieu de cape.

Je devais être l'un des anges
et que comme les autres petits du jardin d'enfants,
je ne voyais là qu'un jeu, un peu différent
à cause de la présence de nos parents.
Loin de saisir la solennité du moment
nous courrions dans tous les sens !
 h
Ce n'est que plus tard que j'ai été ravie par la magie de Noël...
hhhhhhhhhhhhh
Il me semblait pouvoir suivre des yeux
cette lente étoile filante,
qui guidait les Rois Mages vers
Bethléem.
 
Quand nous installions la crèche,
tous les jours nous les rapprochions un peu
de l'étable, où le 24 au soir
nous donnerions le Petit Jésus à ses parents.
 

Entre le boeuf et l'âne gris
dort, dort le tout petit.

Ces chants de Noël,
tous ces cantiques oubliés,
je les entends encore...

 
Et j'ai gardé à jamais
un amour de la lune, des étoiles.
Cet univers mystérieux
dans lequel mes yeux peuvent se perdre à l'infini.
Les étoiles scintillantes dans la nuit.
La lune qui me regarde.
 
Et le ciel, qui évoque toujours pour moi
celui dont on nous parlait au catéchisme...
Les nuages que le vent emporte.
La pluie, le tonnerre et les éclairs.
Ses couleurs changeantes.
Cette immensité où passe parfois,
souriante et insaisissable
l'ombre d'un être cher...







lundi 15 décembre 2008

32 | Nicole | Mes Grands parents


Je reste songeuse devant cette photo.
Ils me semblent tous deux sortis d'un film de Pagnol,
et les images remontent petit à petit du fond de ma mémoire.
Souvenirs empreints de douceur, de tendresse et d'amour.
ppppppppppppppppppppppppppppppppppppppppppppppppppppppp
"Grand Papa et Grand Maman"
mes grands parents paternels.
Le choix des prénoms avaient sans doute été décidé au moment de ma naissance
pour les différencier de mes grands parents maternels
Pépé et Mémé
_________________________________________________
Certaines images ressurgissent du passé tels les "flash back" d'un film.
Grand papa
mettant un peu de tabac dans du papier de soie
le roulant délicatement pour en faire une cigarette,
en chantonnant
"J'ai du bon tabac dans ma tabatière
J'ai du bon tabac, tu n'en auras pas!..."
_______________________________________________
Grand papa le magicien
que je regardais ébahie, les yeux écarquillés ,
faire des tours de passe passe avec les cartes.
Grand papa la force tranquille
toujours drôle, souvent taquin,
tout en inspirant réserve et respect.
___________________________________________________
Grand papa le musicien.
Emerveillée par la danse de ses doigts sur le clavier du vieux piano
je l'admirais.
_____________________________________________________
Grand maman, la douce.
la voix du coeur
ma confidente et ma première amie.
Elle m'a appris la tolérance, le respect et l'amour des autres.
Je pensais naivement qu'ils seraient toujours à mes cotés,
que la vieillesse et la mort n'auraient jamais aucune prise sur eux
j'étais bien jeune en ces temps là !
Il me faudra bien des années avant de comprendre....
Je leur dois une part de moi même.

Mon enfance fut heureuse,
berçée par une atmosphère de musique, de tendresse et de délices,
et par toutes ces jolies histoires que me racontait ma grand mère
nourrissant mon imaginaire,
que je savourais avec appétit en même temps que ses gâteaux de riz.




dimanche 14 décembre 2008

Anne | Bouzonville... Ma première école

hhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh
hhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh
J'avais 2 ans lorsque j'ai fait mes premiers pas
au Pensionnat des Soeurs de la Providence,
où mon frère Jean Paul
était entré au Jardin d'enfant en début d'année.



Une après-midi maman eut besoin de s'absenter,
et la soeur qui assurait à pied le ramassage scolaire
proposa de m'emmener avec elle.

jjjjjjjjjjjjjjjjjjjjj
jjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjj
A cette époque j'étais un vrai clown !
J'eus un bon public et tout le monde
supplia maman de me laisser revenir.
Et c'est ainsi que je me mis avec passion
à enfiler des perles de bois sur du fil ciré.
Ma seconde passion...
le cyclorameur !
Dans notre grande salle de jeux
il y avait des dizaines de jouets mais lui était unique,
et j'arrivais rarement à y accéder la première.
Ce fut l'un de mes premiers chagrins d'enfant...
h

La traditionnelle photo de classe
à la fin de l'année 1952.
Je viens d'avoir trois ans.
Jean Paul est au deuxième rang, le 3ème à droite.
A coté de lui il me semble reconnaitre
notre ami Jean Marc Noël.
Je suis tout au fond, juste devant une de nos maitresses.


Quels sourires radieux !
Ce devait être jour de distribution
d'huile de foie de morue !



 
Noël

 


 

samedi 13 décembre 2008

30 | Nicole | Il était une fois...


Pour me faire rire
mon père possédait tout un répertoire
de chansons...

" elle est née par un grand jour de pluie
pendant que sa mère épluchait des oignons
c'est pour ça que plus tard dans la vie
dans toutes les grandes occasions,
elle pleurait comme une madeleine
elle pleurait, pleurait, pleurait...
elle pleurait comme une fontaine
toutes les larmes de son corps y passaient
oh la la la quel cafard ! "
et moi je riais, riais, riais...
ppppppppppppppppppppppppppppppppppppppppppp
Non !
je ne suis pas née par un grand jour de pluie
mais par une belle journée d'été
de l'année  1946
un an après la fin de la guerre.
ppppppppppppppppppppppppppppppppppppppppppppppppppppppp
Mes parents s'étaient connus très jeunes
ils avaient dix sept ans.
Aux années d'insouciances, succédèrent celles de désolation
la guerre !
durant laquelle mon père parti au chantier de jeunesse et  prisonnier en Allemagne
fut séparé de ma mère.







Libéré,
ils se marièrent
le 15 septembre 1945.
je suis née 10 mois après



A la  clinique  de Montolivet pendant que mon père,
croyant que j'attendrais patiemment son retour
  était parti acheter des fleurs pour  ma Maman
pppppppppppppppppppppppppppppppppppppppppppppppppppppppppp

Ma tante qui était   présente lors de mon arrivée dans ce monde,
se plaisait à raconter que dès que j'ai vu le jour,
je me suis agrippée de toutes mes  forces  à la main du médecin.

"Regardez  ! comme cette petite tient à la vie ..." aurait il affirmé
A force  d'entendre ma tante le raconter,
 j'ai   fini  par croire que moi aussi  j'avais entendu le médecin le dire ...
Pourquoi pas !
Puisque mon papa   lorsqu'il était enfant disait   bien   à tous ceux qui voulaient bien  l'entendre,
qu'il s'était vu naître dans la glace  de l'armoire
de  la chambre  de mes grands parents.

jeudi 11 décembre 2008

Anne | Au commencement était le début...

hhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh
Je suis née dans cette période de l'après-guerre,
où malgré les difficultés nombreuses
qui restaient à résoudre,
il flottait dans l'air une allégresse liée à la liberté retrouvée.
Ce bonheur de vivre était encore plus vivace
dans les régions annexées par l'occupant
qui retrouvaient leur langue et leur culture.
jjjjjjjjjjjjjjj
Mes parents se sont mariés en 1947.
Ma mère était Lorraine
et mon père, bien qu'originaire de l'Aveyron,
fut littéralement adopté par cette petite ville,
ainsi qu'en témoigne l'article publié
lors de notre départ en 1954.
kkkkkkkkkkkkkkkkkkkkEt nous avons grandi dans ce climat d'amitié
qui s'était créé autour de lui,
en constituant pour nous une grande famille.
hhhhhhhhhhhhhhA cause des dégâts dus aux bombardements
il était devenu très difficile de se loger.
Et pour pouvoir enfin se marier,
mon père avait réussi à obtenir l'autorisation
de s'installer dans les trois pièces inoccupées
de son bureau.
jjjjjjjjjjjjjjjjj
Et c'est là que je vis le jour en pleine nuit...
hhhhhhhhhhhhhh
hhhhhhhhhhhhhh
C'est Madame Mathis, la sage femme de Bouzonville,
qui me mît au monde, à la maison,
sur la table de la cuisine.
C'est ainsi qu'à l'époque, là-bas, naissaient les enfants... ;
JJJJJJJJJJJJJJJJJJJJ
Le jour de mon baptême,
seule la famille proche était présente.
Maman prend la photo.
jjjjjjjjjjjjjjj

JJJJJJJJJJJJJJJJJJJJ
Madame Mathis me tient dans ses bras.
Elle aimait tous ses enfants...
Quand nous l'avons revue
presque dix ans après notre départ,
elle pleurait de joie.
hhhhhhhhhhhhhhh


hhhhhhhhhhhhhh
Mon frère était là aussi avec sa belle coque,
comme en portaient les petits garçons d'alors !
hhhhhhhhhhhhhhh

kkkkkkkkkkkkkkk
;
Papa,
ce
matin
tu
t'es
coiffé
avec
un
pétard !
.
.
;
Camille, ma marraine, la nièce de Maman.
Elle ont été élevées ensemble
et c'est comme sa petite soeur.
Elle fut une fée-marraine qui m'initia chaque Noël
à la lecture des contes dans des livres
aux illustrations magnifiques.
Son mari ressemblait à Charles Trenet
avec un brin de folie en plus.
Je lui dois entre autre cette chanson
j'me lève de bon matin quand le soleil se couche
qui nous faisaient rire aux larmes.
Avec lui tout était une occasion de tourner
l'age adulte en ridicule.
Nous l'adorions et il était sans discussion
notre oncle préféré.
.
.
Mais pour l'instant,
inconsciente de la solennité de ce moment,
et encore loin de ces jours à venir,
je dors tranquillement à poings fermés,
rêvant peut-être à ce cocon douillet
que j'ai, malgré moi, quitté à jamais...





.

lundi 8 décembre 2008

Anne | Le Père Noël...

 .
Notre première année à Marseille,
nous avons découvert très vite des tas d'amis.
Le Corbusier était un terrain de jeux merveilleux,
et nous ne regrettions pas Bouzonville.
Mais Daniel et Jean Marc Noël
nous manquaient.

hhhhhhhhhhhhhhh
  L'été 1956, nos parents ont loué
une école de village.
A la joie des retrouvailles, se mêlait
le bonheur de passer nos vacances
DANS UNE ÉCOLE !
Cet endroit qui appartenait aux maîtresses
où elles décidaient tout,
devenait NOTRE domaine.
Nos rires, nos cavalcades, nos parties de cache-cache,
les OUH pour nous faire peur,
les histoires que nous nous racontions le soir
en luttant contre le sommeil,
résonnent encore à mes oreilles.
Et sans doute nos ombres fugaces
s'y croisent-elles parfois sans se voir...

hhhhhhhhhhh
Il n'y eut pas d'autres vacances ensembles,
mais nous avions parfois la visite de Monsieur Noël.
Le Père Noël
,
je ne l'ai jamais entendu appeller autrement,
était quelqu'un d'important à Bouzonville.
Il tenait un de ces magasins où autrefois
l'on trouvait de tout.
Vaisselle, quincaillerie, outils, jouets... 

.
  A 5 ans, mon frère Philippe était loin d'être bête.
Il faisait d'ailleurs la fierté de Madame Battistini
qu'il étonnait par ses réparties brillantes. 

  Il avait dû réfléchir longtemps,
bien préparer son coup.
Au cours d'un repas,
d'un air détaché,
dis Père Noël,
tu pourrais pas nous apporter un vélo ? 

 Éclats de rire ! Réprimande de nos parents !...
;

Et quand quinze jours plus tard,
un grand colis est arrivé par la poste,
nous n'en croyions pas nos yeux.
Un magnifique vélo vert ! 
Et sur ce coursier fougueux
nous avons, à tour de rôle,
fait le tour de la terre
dans le parc du Corbusier.
Nous dévalions les pentes à toute allure.
Inventions des circuits très compliqués.
Faisions, ce qui était formellement interdit,
des records de vitesse sur le toit.
Et nous nous chalions les uns les autres
pour qu'il n'y ait pas de jaloux.
Le soir, le vélo reprenait à regret le chemin du 240,
où nous le rangions sur la loggia.

.
>ggggggggggggggg
Et même là, nous ne pouvions résister,
en trois coups de pédale
à aller toucher le mur d'en face ! 


samedi 6 décembre 2008

Anne | Saint Nicolas...

HHHHHHHHHHHH
JJJJJJJJJJJJJJJJ
HHHHHHHH
Pour les petits lorrains que nous étions,
la Saint Nicolas
était le jour le plus important de l'année !

HHHHHH
Si nous avions école,
dès le matin, nous chantions
la légende de Saint Nicolas


J'étais persuadée que glaner devait être
une grosse bêtise.
D'ailleurs la suite le prouve...
Ils n'osaient pas rentrer chez eux et demandaient
au boucher de les loger pour la nuit.
Et celui-ci les coupait en petits morceaux,
en les mettant au saloir pendant 7 ans !
Je trouvais la punition vraiment sévère.
Heureusement Saint Nicolas passait par là...

.
J'adorais la fin de l'histoire.

Le premier dit j'ai bien dormi.
Et le second dit moi aussi.
Et le troisième répondit,
je me croyais au paradis
.

; 
 Quand nous rentrions à la maison,
nous allions vite chez nos voisins
qui nous régalaient de petits gâteaux encore chauds.
C'était une tradition de s'offrir entre amis ces bredele,

des sapins et des étoiles qui fondaient dans la bouche,et d'autres en tortillons craquants et moelleux...
hhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh
L'après-midi était interminable !
Nous étions déjà en pyjama, et nous attendions.
Excités et craintifs à la fois,
parce que Saint Nicolas ne venait jamais seul.
hhhhhhhhhhhhhh
Le PÈRE FOUETTARD  l'accompagnait.

.
Très laid, vêtu de noir des pieds à la tête,

il nous faisait trembler.
 Sous son bras, la poignée de verges
destinées à corriger les polissons

nous ne la quittions pas des yeux !
Quand il posait la question fatidique
 
est-ce que ces petits enfants ont été sages ? 
Nous comptions sur nos parents pour répondre
OUI  COMME  DES  IMAGES  ! 
En espérant que nos efforts des derniers jours
effaceraient toutes les bêtises de l'année...

jjjjjjjj

ILS L'ONT DIT !
  Émerveillés, nous écoutons Saint Nicolas...


Jean Paul et Annette
pour vous récompenser de votre sagesse
voici vos cadeaux


Continuez à être de bons enfants
Écoutez vos parents
Travaillez bien à l'école
Et n'oubliez pas vos prières...

.
Le 26 juin 1954, j'ai eu 5 ans,
et quelques semaines plus tard
nous quittions Bouzonville pour toujours.
Parmi toutes les surprises qui nous attendaient
à Marseille,
la plus étonnante était celle-ci.
Le Petit Jésus nous apporterait nos cadeaux,
le 24 décembre à minuit ! 

Mais pendant des années,
le 6 décembre


nos amis pensaient à nous,
et nous envoyaient de petits présents

et toutes sortes de friandises.
Les biscuits qui nous rappelaient nos années passées,
des Saint Nicolas en sucre rouge
d'autres en pain d'épices
et des coeurs reconvert d'un glaçage
qui fondait sur la langue.

hhJe n'ai jamais cru au Père Noël.
Ni au Petit Jésus qui distribue les cadeaux...


Je savais déjà que l'on pouvait
embellir la réalité.
Moi aussi je racontais des histoires,

pour le plaisir...



hhhhhh
Daniel et Jean Marc Noël
Jojo Hoff et sa petite soeur

Où que vous soyez,

il saura vous retrouver,

et vous transmettre le sourire qui éclaire

ce moment merveilleux où les souvenirs reprennent vie...